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Visite au centre médico psychologique pour enfants de Pont-Audemer

Dans la lignée de mes travaux à l’Assemblée nationale, j’ai rencontré les professionnels du CMP de Pont-Audemer qui sont en première ligne pour répondre à la détresse des parents et de leurs enfants. Lors de cette rencontre nous avons pu évoquer les différents troubles nés de la crise et auxquels les professionnels sont confrontés au quotidien. Dans le cadre des accords du Ségur de la santé, une unité de psychiatrie infanto-juvénile ouvrira à l’hôpital de Navarre d’Evreux en septembre 2021.

Veiller à la santé mentale des enfants a toujours fait partie de mes priorités. La crise a occasionné une véritable prise de conscience nationale sur le sujet. C’est pourquoi je souhaitais absolument recueillir les témoignages des professionnels du CMP Infanto Juvénile de Pont-Audemer, antenne du nouvel hôpital de Navarre situé à Évreux. Après avoir visité les locaux et salué le personnel du centre, j’ai pu m’entretenir avec Mme Bérénice Desbois, cadre supérieure de Santé dudit hôpital.

Le CMP de Pont-Audemer est installé dans une maison de ville, sur trois niveaux, sans ascenseur. Les locaux sont vétustes et ne permettent pas l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. Le CMP a ainsi déposé un projet pour obtenir des locaux adaptés aux soins, dans le cadre du Ségur de la Santé, qui prévoie une enveloppe de 19 milliards d’euro d’investissement à l’échelle nationale pour améliorer la prise en charge des patients et du personnel médical. Dans l’attente de la validation de ce projet, auquel j’ai bien entendu apporté mon soutien, les professionnels continuent de mener un travail très engagé pour les enfants.

Lors de notre entretien, Mme Desbois m’a fait part des soucis de santé mentale qu’ont rencontrés les enfants et adolescents durant la crise sanitaire. Lors du premier confinement, le CMP a observé une régression des consultations. Les enfants présentant des troubles bien souvent liés aux contraintes imposées dans le cadre scolaire, n’y étaient plus temporairement confrontés. Puis, dans un second temps, le CMP a été frappé par une forte augmentation des demandes de la part des familles, des adolescents, qui présentaient des difficultés à cohabiter ensemble dans des espaces parfois étroits. De nouvelles problématiques sont également apparues, relatives à l’identité sexuelle des enfants par exemple, ou encore au port du masque. Le CMP de Pont-Audemer, malgré l’impossibilité de réaliser des téléconsultations avec les plus jeunes, a su proposer un accompagnement adéquat aux enfants souffrant de troubles psychiques.

Cette situation est venue renforcer la volonté du CMP de se développer. Le centre souhaiterait devenir plus accessible pour les patients et plus attractifs pour les médecins. L’équipe professionnelle du centre comprend, à l’heure actuelle, seulement sept professionnels dont un orthophoniste, un éducateur spécialisé et un ergothérapeute mais il n’y a aucun médecin. Le manque de médecin dans notre circonscription est très critique, surtout dans les domaines pédiatrique et pédopsychiatrique. C’est d’ailleurs ce que j’ai pointé du doigt en posant ma question le 4 mai à Adrien Taquet, secrétaire d’État à la protection de l’enfance.

Je l’ai également interrogé sur la création d’un système de santé accessible pour les parents et les enfants en passant par une maison de l’enfant et de la famille. Je me bats pour que notre circonscription devienne pionnière dans l’instauration de ces maisons. Le développement du CMP infanto juvénile de Pont-Audemer pourrait très bien se rattacher à cette ambition, ses professionnels y montrent un réel intérêt.

La maison de l’enfant et de la famille permettrait une approche de la santé très globale où chacun se sentirait accueilli et serait accompagné en fonction de ses besoins. On y retrouverait une pluridisciplinarité des soignants, des professionnels du social relevant de la médecine de l’enfance, de la médecine scolaire, de la PMI, de la pédopsychiatrie…

L’intérêt serait de proposer une gradation de la prise en charge, plus de pertinence dans l’orientation. et une  déstigmatisation de l’approche que les parents peuvent avoir vis-à-vis de la santé mentale, qui effraie encore trop notre milieu rural. Le CMP de Pont-Audemer serait recentré sur les consultations qui demandent un avis spécialisé, ce qui soulagerait sa file d’attente.

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